ENSEMBLE FOLKLORIQUE « BALLET LAS AMERICAS »

COLOMBIE

Cet Etat, aux ressources potentielles immenses, ne peut encore offrir à ses habitants d’autre devise que : « Si tu vis encore demain, tu auras gagné une bataille ».

 

_MG_5071 _MG_5029 _MG_5023 _MG_4997 _MG_4953 _MG_4913 _MG_5089 _MG_5132 _MG_5273 _MG_5300 _MG_5339

Au nord-ouest de l’Amérique du sud, entre océan Pacifique et mer des Antilles, avec ses chaînes de montagnes et sa forêt vierge, l’ancienne Nouvelle-Grenade des conquérants espagnols cherche son équilibre. Au nord, proche du littoral Atlantique, la sierra Nevada de Santa Marta culmine à 5 775 mètres. Dans la montagne, où la roche ressemble aux décombres d’un paysage dévasté, les lacs glaciaires ne reflètent que le ciel. Au pied des hautes chaînes, la géographie s’effondre en lagunes par le delta du fleuve Magdalena sur la côte caraïbe. Tous les paysages d’Amérique latine sont ici rassemblés : l’austère et froid domaine des sierras, les plages du littoral, la jungle amazonienne, les grandes plaines torrides de l’est, les villes coloniales assoupies sous les nuages effilochés et les grandes agglomérations industrielles.

 

Les Colombiens ne manquent pas d’humour et ne se prennent jamais au sérieux comme le rappelle Doña Mercedes : « Quand Dieu créa la Colombie, il la combla de dons et de bienfaits : plaines chaudes et fertiles, montagnes acérées, rivages éblouissants. Puis il enfouit dans son sous-sol des métaux précieux. Alors, pris du scrupule d’avoir trop favorisé cette terre, il voulut corriger son œuvre et la peupla de Colombiens ! » Et pour se faire pardonner, il inventa le café.

 

La Colombie, c’est aussi une mosaïque de quarante quatre millions d’habitants. De celle-ci naît une diversité des traits : nez aquilin et fier des conquérants castillans, aristocrates de sang ibérique cultivant l’héritage espagnol, cavaliers des Andes aux yeux bridés, Indiens des forêts ou des montagnes, sombres « palenqueras », descendants des esclaves africains, vêtus de robes bigarrées, chaloupant dans les rues de Cartagena de Indias.

 

La musique colombienne est profondément imprégnée de rythmes latinos hérités des esclaves arrachés aux côtes africaines, tels ceux endiablés des « cumbias » et des « papayeras ». Ici se mêlent les échos violents des tambours « yorubas », des « marimbulas mandingues ». Alors s’envolent les lancinantes mélopées des polyphonies « bantous » destinées à réveiller les esprits des eaux et de la forêt. De ses origines multiples, elle a gardé un goût immodéré des carnavals et des danses populaires. L’Ensemble folklorique « Ballet Las Americas » en fait son spectacle et la richesse fabuleuse de ses costumes. En résumé, les Colombiens ne sont pas à une contradiction près, eux qui, même en dehors de l’époque du carnaval, Noirs ou Métis, s’enduisent de farine pour ressembler aux Blancs.

 

Selon Gabriel GARCIA MARQUEZ, prix Nobel de littérature : « L’illusion ne se mange pas, mais elle nourrit ». Voilà qui cadre parfaitement avec ce groupe venu de Bogota, la capitale, dont le nom « Ballet Las Americas » raconte à lui seul la place que ce pays occupe en Amérique du sud.